HERVET Auguste François

HERVET Auguste François (2) - Copie

Auguste vient au monde le 6 novembre 1883 dans le village de Saint-Pardoux sur la commune de Sannat, il est le premier enfant de Louis Joseph, maçon, et Maria Delarbre. La famille s’agrandit le 13 aout 1885 avec la naissance de Robert Ernest. Les deux frères perdent précocement leur mère le 14 novembre 1894, alors qu’ils n’ont que 11 et 9 ans. Bon élève Auguste obtient son brevet d’enseignement primaire, avant de devenir cultivateur sur les terres de sa famille.

Il fait partie de la classe 1903, bureau de recrutement Guéret, matricule 964.

Au conseil de révision Auguste fait une demande de dispense au titre de l’article 22 comme soutien de famille. Incorporé le 15 novembre 1904 comme soldat de 2ème classe au 78e Régiment d’Infanterie de Guéret, il ne fait qu’un an sous les drapeaux, et il est envoyé dans la disponibilité le 28 septembre 1905 avec certificat de bonne conduite.

Auguste retrouve le village de Saint Pardoux et les travaux des champs, mais un nouveau deuil vient ternir son existence, son père meurt le 17 février 1907 à Sannat. Heureusement l’année suivante est plus joyeuse, Auguste épouse Marie Eugénie Bonneaud à la mairie de Rougnat le 8 février 1908, et le couple s’installe dans la maison familiale de Saint Pardoux avec Robert le frère cadet d’Auguste, à la fin de l’été il remet pour quelques jours l’uniforme du 78e RI le temps de sa première période d’exercices. Robert « monte à la capitale » chercher du travail, Auguste reste à la ferme, il devient père, son épouse donne naissance à Ernestine Marie le 27 février 1909, puis à Maurice Joseph le 30 mars 1911. Auguste retrouve 24 jours la caserne de Guéret le temps de faire sa deuxième période d’exercices militaire au printemps 1913. La vie d’Auguste retrouve son calme dans les champs. C’est d’ailleurs surement dans les champs ou il est afféré à la moisson qu’il entend le tocsin. Le gouvernement a décrété la mobilisation générale, les hommes quittent leurs vies civiles et rejoignent les casernes.

Auguste laisse son épouse Eugénie, enceinte de leur troisième enfant, et ses deux ainés Ernestine et Maurice, pour la caserne du 78e Régiment d’Infanterie, il est à Guéret le 12 aout 1914 et rejoint le front le plus vite possible. Le baptême du feu a lieu le 22 août en Belgique et même s’il ne s’agit pas d’un véritable combat, le régiment connait son premier deuil. Il y a ensuite la retraite dans des conditions extrêmes, les marches longues sous un soleil de plomb, les positions à fortifier en hâte, et reculer encore et encore. Les privations, les nuits sans sommeil, la peut cette compagne qui ne quittera sans plus jamais Auguste. Le 27, le régiment est vers Raucourt et le 28 au matin, c’est l’attaque avec objectif le bois de Gerfaux. Le soir venu il manque plus de 900 hommes, les autres sont épuisés. Après de longues journées de repli, le 78e Régiment d’Infanterie participe à l’offensive de la bataille de la Marne. Le 24 septembre Auguste se dirige vers Reims, au loin les soldats du 78e Régiment d’Infanterie voient la cathédrale incendiée et ils prennent position devant Saint-Léonard avec l’espoir de déloger les allemands du Massif du Berru. Les combats sont intenses les 25, 26 et le 27 si les efforts permettent aux hommes du 78e Régiment d’Infanterie de conquérir un peu de terrain cela ne permet pas d’entamer les lignes allemandes qui se sont retranchées sur les pentes du massif, déjà les positions se fortifient. Cette guerre que les hommes espéraient courte prend un tout autre tournant. Lé régiment guéretois tient un secteur entre Aubérive et Souain. Le 21 novembre 1914, l’infanterie allemande tente un coup de force à Saint Hilaire le Grand réussissant à faire plusieurs prisonniers dans les rangs français, parmi eux Auguste. Sa guerre de « terrain » s’arrête là, en commence une autre entre les barbelés d’un camp de prisonniers en Allemagne. A plus de 1000 km, Eugénie donne naissance à leur troisième enfant, une petit garçon, Henri Ernest, vient au monde le 2 avril 1915 à Sannat. Il passe par le camp de Meschede, impossible de dire combien de temps il reste puis à celui de Giessen, peut-être parce qu’il est déjà souffrant et que celui-ci possède un lazarett (hôpital militaire) mais c’est ici au nord de Francfort que Auguste François Heruet s’éteint à une semaine de l’armistice le 5 novembre 1918 la veille de ses 35 ans sans jamais avoir vu son cadet.

Difficile d’imaginer quel a pu être le chagrin d’Eugénie qui le 11 novembre a du fêter l’armistice espérant revoir bientôt son époux alors qu’il était mort depuis 6 jours sans qu’elle ne le sache à l’annonce de son décès.

Son corps est rendu à sa veuve par le train funéraire au départ de Brienne-le-Château le 24 février 1923. Longtemps après, une plaque le réunira avec ce fils qu’il n’a jamais connu sur le caveau familial dans le cimetière de Sannat.

HERVET Auguste François (1) - Copie

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